Comunità di S.Egidio


 

05/07/2008


L'Italie a commenc� � ficher les habitants de ses campements nomades

 

A c�t� des empreintes digitales et de la photo, les cases "ethnie" et "religion". Le fichage des habitants des campements nomades voulu par le gouvernement Berlusconi a d�but� avec des questions qui rappellent � beaucoup de mauvais souvenirs. Dans une copie du document utilis� par les autorit�s, remise aux journalistes par la communaut� catholique de Sant'Egidio, jeudi 3 juillet, un homme a d�clar� �tre "Rom de Serbie" et "orthodoxe".

La fiche a �t� �tablie � Naples o� le recensement a d�but� ces jours-ci, comme � Milan. Le 10 juillet, ce sera au tour de Rome. Dans ces trois villes, le gouvernement consid�re que la pr�sence des Roms cr�e des troubles. Le 30 mai, leurs pr�fets respectifs avaient �t� nomm�s commissaires � "l'urgence nomade". Dimanche 29 juin, ils ont �t� convoqu�s au minist�re de l'int�rieur pour mettre au point les d�tails de l'op�ration.

"ETOILE JAUNE"

Annonc� le 25 juin, le recensement a provoqu� un toll� dans le pays, et alert� l'Union europ�enne ainsi que des organisations internationales comme l'Unicef et Amnesty international. Mercredi 2 juillet, des d�put�s europ�ens ont d�nonc� le projet du gouvernement italien, estimant "inconcevable dans un �tat membre de l'Union europ�enne qu'un groupe social sp�cifique soit vis� par une mesure de collecte d'empreintes digitales".

Malgr� les pol�miques, le ministre de l'int�rieur Roberto Maroni, � l'origine du projet, d�clare ne pas vouloir "reculer d'un millim�tre". Selon ce haut responsable de la Ligue du Nord, mouvement populiste et x�nophobe, le recensement est indispensable pour conna�tre la situation des camps et des nomades qui vivent en Italie, adultes et enfants. Selon lui, "il ne s'agit pas d'un fichage ethnique", mais d'"une garantie suppl�mentaire pour la protection des droits des occupants des camps nomades". Ceux qui auront le droit de rester en Italie vivront dans des conditions d�centes, les autres seront renvoy�s chez eux, promet le ministre.

Contrairement � ce qui avait �t� annonc�, les empreintes des enfants n'ont pas �t� relev�es. M. Maroni, qui esp�rait pouvoir appliquer le fichage aux mineurs, a d�nonc� l'"hypocrisie" des r�actions � ce sujet : selon lui, ceux qui disent vouloir d�fendre les mineurs ne se pr�occupent pas des conditions dans lesquelles ils vivent. Les empreintes, a-t-il d�fendu, devaient ainsi servir � v�rifier s'ils �taient envoy�s mendier par leurs parents. Dans ces cas-l�, les enfants auraient pu �tre retir�s � leur famille.

Dimanche 29 juin, la conf�rence �piscopale italienne avait fait part de sa "forte pr�occupation". L'opposition qualifie le fichage de "raciste". Dans les camps, certains lancent : "Pourquoi pas une �toile jaune !", comme du temps du nazisme. Amos Luzzatto, ancien pr�sident des communaut�s juives, a d�clar� que cette d�cision ravivait en lui le souvenir de ce qu'il a v�cu lors de la proclamation des lois raciales de 1938 par Mussolini.

Lundi 7 juillet, une association de gauche va promouvoir un fichage "volontaire" et "de masse" de tous ceux qui veulent protester contre la d�cision du gouvernement.

Salvatore Aloise