| 20 Julio 2009 |
Sant Egidio plaide pour les détenus de Kondengui |
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Invités par des journalistes à donner son avis sur le rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (Ccfd-Terre solidaire) sur les biens « mal acquis » du président Paul Biya qui fait actuellement jaser au sein du sérail politique camerounais, Marco Impagliozo a déclaré qu’il n’est pas « venu au Cameroun pour [se] mêler des rapports entre l’Etat et l’Eglise ». Par contre, il dit avoir rencontré le Premier ministre avec qui il aurait discuté de la situation des prisonniers. « J’ai visité la prison centrale de Yaoundé. Ce que j’y ai vu est alarmant. J’ai fait état de cette situation de surpeuplement de cette maison d’arrêt. Et surtout du fait que les gens continuent de rester en prison pendant longtemps sans être jugés, contrairement aux dispositions de votre Code de procédure pénale. J’ai donc alerté le Premier ministre camerounais à ce propos », a expliqué aux journalistes le président de la communauté Sant Egidio.
La conférence de presse donnée par le président de la Communauté catholique Sant Egidio le 17 juillet 2009 à Yaoundé était la dernière étape de son récent séjour en terre camerounaise. Marco Impagliozo a commencé par présenter aux hommes des médias la communauté chrétienne qu’il dirige. On a ainsi appris que la communauté catholique Sant Egidio est un rassemblement de laïcs chrétiens catholiques reconnus par le pape. Présente dans 70 pays à travers le monde, la communauté a trois piliers principaux. Il y a d’abord la prière, caractérisée par la lecture quotidienne de la parole de Dieu. « Tout ce que nous faisons en tant que laïcs chrétiens de l’Eglise catholique doit partir de la prière et de la méditation de la parole de Dieu. Pour nous, c’est important », a précisé Marco Impagliozo.
Le deuxième pilier est « le service des pauvres ». Les pauvres ici, selon les propos du président de la Communauté Sant Egidio, sont tous ceux à qui la société n’accorde pas toujours son attention. C’est le cas des malades qui ne peuvent pas se soigner faute d’argent, des gens qui sont abandonnés à eux même dans la vie, ceux à qui on ne rend pas justice, les prisonniers, et tous ceux qui dans ce monde souffrent des conflits guerriers. « Il s’agit pour nous des pauvres du seigneur au sens évangélique ». Comme troisième pilier, la Communauté Sant Egidio développe l’amitié. Il s’agit, selon le témoignage de Marco Impagliozo, « de regarder l’autre comme soi-même, en travaillant ensemble contre la violence entre les peuples ». A Ce niveau, Sant Egidio fait beaucoup de médiation lorsqu’elle est sollicitée. C’est le cas en 1992 avec les acteurs du conflit au Mozambique et plus récemment en Côte d’Ivoire. « Nous voulons contribuer à amener la paix et le dialogue entre les religions », précise le président de Sant Egidio.
Au Cameroun, Sant Egidio compte 12 communautés. Comme partout ailleurs dans d’autres pays, il s’agit des laïcs engagés au sein de l’Eglise catholique. En plus de leurs occupations professionnelles, ils se mettent gratuitement au service des objectifs de leur communauté. Les communautés Sant Egidio du Cameroun travaillent plus dans le domaine de la lutte contre le Vih-Sida, pour l’instant. C’est le cas du programme Sida dans la ville de Dschang, qui a pris en charge gratuitement, 400 malades et qui a aussi permis de sauver près de 8 000 enfants camerounais nés de mères séropositives.
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