Blog de François Vercelletto, journaliste à Ouest-France
Près de 300 dignitaires religieux seront aux côtés du pape, le 27 octobre, pour le 25e anniversaire de la rencontre interreligieuse voulue par Jean-Paul II (photo).
Qui viendra ? On attend 300 représentants des diverses religions et traditions, dont près de 200 non-chrétiens. Les musulmans seront aux côtés de rabbins, de dignitaires hindous, jaïns, sikhs, d'un zoroastrien, d'un bahaï, de bouddhistes, de représentants du taoïsme et du confucianisme et de religions traditionnelles d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. Absences notables : le grand imam de la mosquée Al-Azhar du Caire et le dalaï-lama. En revanche, nouveauté voulue par Benoît XVI, la présence de non-croyants dont la philosophe française Julia Kristeva. Moment fort de cette journée, quatorze chefs religieux renouvelleront leur engagement pour la paix devant la basilique.
Et ailleurs ? Des rencontres sont prévues en France pour s'associer à cette démarche comme jeudi, à Paris, au Trocadéro, à l'invitation du cardinal Vingt-Trois et de la Communauté de Sant'Egidio.
Une initiative de Jean-Paul II. Ce fut l'un des temps forts de son pontificat : les représentants de toutes les grandes religions du monde s'étaient retrouvés, le 27 octobre 1986, en Italie, à Assise pour prier Dieu, chacun à leur manière, pour la paix. « Être ensemble pour prier et non pas prier ensemble », dira Jean-Paul II. Un geste marquant dans l'histoire du dialogue interreligieux.
Un esprit. Le cardinal Etchegaray, l'un des artisans de cette journée, parlera de « l'Esprit d'Assise », comme d'une réponse à ceux qui reprochent aux religions d'être des facteurs de division et de guerre. Jean-Paul II l'avait dit dans son discours d'ouverture : « Les religions du monde montrent qu'elles désirent profondément le bien de l'humanité. »
Benoît XVI. Le cardinal Ratzinger n'était pas présent il y a 25 ans. Il craignait qu'on puisse voir dans cette rencontre une affirmation de l'égalité des religions. Cette fois, il a pris l'initiative de cette commémoration qu'il présente comme « une journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde ». Il invite à « construire un monde toujours plus fraternel où tous soient libres de professer leur religion ou leur foi ». L'intitulé de la rencontre - « Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » - souligne une idée chère à Benoît XVI : l'affirmation de sa foi (la vérité) est un préalable à tout dialogue avec l'autre, si l'on veut atteindre l'objectif de la paix.
Syncrétisme. Il n'y aura pas, cette fois, de prière commune. Il s'agit d'éviter tout syncrétisme - mélange indifférencié d'éléments de différentes croyances - qui ouvrirait la voie au relativisme. Ce que dénoncent les intégristes qui traitent Assise d'« abomination » et de « scandale ».
Source : www.ouest-france.fr le 23 octobre 2011