Trente personnalités religieuses se sont réunies jeudi 27 octobre sur l’esplanade des Droits de l’homme à Paris à l’occasion du 25e anniversaire de la rencontre interreligieuse d’Assise. Ils ont fait entendre un vibrant message pour la paix.
Dix-huit heures, jeudi 27 octobre, sur le Parvis des Droits de l’homme, place du Trocadéro à Paris, à deux pas de la Tour Eiffel, une foule compacte de plusieurs centaines de personnes s’est massée. Dignitaires, invités officiels, fidèles ou simples curieux, tous retiennent leur souffle dans une ambiance hautement solennelle.
À l’initiative du Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et de la Communauté de Sant’Egidio, plusieurs responsables religieux des différentes confessions (catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs, bouddhistes) représentées en France se sont réunis autour de l’esplanade du Trocadéro, à Paris : le pasteur Claude Baty, président de la fédération protestante de France, le Grand Rabbin de France Gilles Berheim, Monseigneur Nestor, évêque du Patriarcat de Moscou en France, Anouar Kbibech, secrétaire général du Conseil Français du Culte Musulman, Olivier Wang-Genh, Président de l’Union bouddhiste de France.
Chacun a prononcé une allocution exprimant le désir de paix de leur confession. Leur discours a été suivi par l’intervention de Mario Giro, responsable des relations internationales de la Communauté Sant’Egidio, organisation catholique internationale qui réalise une rencontre dans l’esprit d’Assise chaque année depuis 1986.
« Esprit d’Assise »
Ce rassemblement, également ouvert aux agnostiques comme celui d’Assise, cette année, marquait le vingt-cinquième anniversaire, de l’invitation lancée en Jean-Paul II aux représentants de toutes les religions en 1986. Dans la ville de Saint-François, alors que le monde était encore déchiré par la guerre froide, le souverain pontife avait appelé au dialogue entre les grandes religions.
Dans son discours d’ouverture l’archevêque de Paris a réaffirmé l’importance des religions dans la construction du tissu social : « Comme toute société, notre société française est traversée par des facteurs de divisions. Certains courants idéologiques accusent les religions d’être cause de ces violences et de ces tensions (…). Aujourd’hui, publiquement, nous apportons une contradiction bien concrète à ces idées. Si la République est constitutionnellement laïque, la société, elle, n’est pas areligieuse. Les religions existent, elles sont visibles et elles peuvent échanger les unes avec les autres et dire quelque chose à tous. »
Minute de silence
Moment fort de cet événement, les dix premiers dignitaires des différentes religions ont reçu chacun un parchemin roulé et noué avec une branche d’olivier sur lequel est inscrit l’appel pour la paix. Ils ont chacun signé leur engagement pour la paix. Les participants ont ensuite observé une minute de silence en hommage à toutes les personnes qui ont perdu leur vie dans les guerres.
À la fin de cette soirée, tous les participants se sont échangés un signe de paix. Beaucoup de jeunes qui passaient par là au hasard d’une promenade avaient été attirés par les discours et les chants de la manifestation. Certains se sont recueillis. « Cette rencontre est un premier signe d’espoir en vue d’un monde de paix », glissait ainsi une dame, fidèle d’une paroisse protestante en Seine-Saint-Denis.
Mikhaïl Koumakis
Source : www.la-croix.com le 28 octobre 2011