31/05/2013
Bujumbura (Burundi) – Des collectes de médicaments et des visites médicales : un réseau de solidarité pour apporter une assistance médicale aux personnes âgées
Depuis 2009, la Communauté de Sant’Egidio de Bujumbura visite régulièrement une soixantaine de personnes âgées pensionnaires de la Maison Sainte-Elisabeth, l’unique maison de repos du pays. A travers des gestes simples, tels que la visite, la conversation, les promenades en ville, le partage de temps de fête (par exemple avec le repas de Noël), ces personnes âgées ont retrouvé l’espérance et la joie de vivre.
Mais l’institution connaît de graves carences en termes d’assistance sanitaire et de disponibilité des médicaments
C’est la raison pour laquelle, depuis 2011, la Communauté a proposé à plusieurs médecins de faire des visites auprès des personnes âgées à titre bénévole. De là s’est créé un réseau de solidarité qui garantit aux pensionnaires de l’institut un contrôle médical hebdomadaire. Restait le problème de la fourniture des médicaments. Sant’Egidio s’est adressé aux pharmaciens de la ville, mais a également lancé une campagne de sensibilisation appropriée à travers les réseaux sociaux. Les résultats ont été très positifs, révélant le désir d’un grand nombre de personnes de répondre aux besoins des plus nécessiteux : les médicaments collectés ont permis l’ouverture d’une petite pharmacie à l’intérieur de l’institut.
Les personnes âgées ont accueilli avec joie ces gestes d’attention de la part de leurs amis plus jeunes. L’un d’eux, Bernard, les a remerciés en disant : « Vous étiez déjà les médecins du cœur, maintenant, vous êtes aussi les médecins du corps ! ».
Mais le rêve que la Communauté cultive est plus grand. Tous les services de Sant’Egidio se caractérisent du reste par un élan à la fois utopique et pragmatique. Pragmatique, car les différentes initiatives se mesurent aux nécessités immédiates des pauvres et s’efforcent de trouver des solutions même petites et concrètes. Mais aussi utopique, car chaque réalisation nourrit l’ambition de contribuer à la libération de plus amples énergies de bonté.
Nombreuses sont en effet les autres personnes âgées qui attendent d’être soignées ! Au Burundi, les traitements médicaux fondamentaux sont garantis et gratuits pour les femmes enceintes et pour les enfants de moins de cinq ans, mais pas pour le troisième âge. Et, étant donné que la majeure partie des personnes âgées vivent dans des conditions de pauvreté extrême, il arrive fréquemment que ceux qui ne peuvent pas compter sur l’aide d’un enfant, doivent renoncer à une visite ou à un médicament. Se pose ensuite le grave problème de l’hygiène. La majeure partie des logements au Burundi sont privés d’eau courante et, lorsqu’on ne peut pas se procurer soi-même l’eau et que l’on n’a personne pour le faire à sa place, on économise la moindre goutte. L’hygiène s’en ressent : souvent les personnes âgées sont affectées de parasitoses et de maladies de peau.
C’est la raison pour laquelle la Communauté veut mener une action de sensibilisation parmi la société civile et la collecte de médicaments n’en constitue qu’une première étape. L’objectif est de suggérer et de promouvoir, avec le concours d’autres associations, des textes de loi spécifiques de protection des personnes âgées, de manière à ne pas marginaliser ou pénaliser une classe d’âge qui sera numériquement de plus importante, en Afrique aussi. |