« Pour une ville plus humaine, non à la violence, Oui à la paix » : c’est le thème de la grande Assemblée de la communauté de Sant’ Egidio qui s’est tenue le samedi 28 juillet à son siège à Treichville. Les jeunes de Côte d’Ivoire ont décidé de tourner le dos à la violence. Ils ont porté ce message aux Ivoiriens, en signant un manifeste sous le titre de : ‘’Non à la violence oui à la paix, pour un monde plus humain.’’ Auteurs ou victimes des actes de barbaries, c’est en tant qu’artisans de la non-violence qu’ils espèrent prendre part à la reconstruction de la paix en Côte d’Ivoire. Ce sont les vœux de la jeunesse de cette communauté Catholique qui souhaite, par la signature de cette pétition, inviter au changement de comportement et donner l’exemple d’un nouvel humanisme. «On a vu trop de monde victimes de la foule qui se fait justice elle-même, des lynchages, des règlements de comptes. Nous le refusons», peut-on lire dans ce manifeste. Mais au -delà de la violence physique, des actes de mépris de la dignité de l’homme, constituent d’autres faits condamnables : «Il y a trop d’enfants méprisés, des personnes âgées sont considérées inutiles et mal jugées, trop de malades abandonnés à leur sort. Il faut plus de tolérance plus de compréhension, plus de confiance », ont suggéré ces jeunes dans leur déclaration. Avant la signature de cette pétition, les membres de Sant’Egidio, ont eux-mêmes été instruits par le Père Philippe Zongo, venu spécialement de Rome pour l’occasion, afin de les aider à mieux comprendre le sens de leur engagement et de leur combat contre la violence. S’appuyant sur la situation socio-politique ivoirienne, le Père Philippe a, au cours de la conférence qu’il a animée, salué les efforts déjà entrepris, et qui ont pu éviter à la Côte d’Ivoire une guerre civile et fratricide. Il exhorte à continuer à œuvrer pour l’avènement d’une paix durable. « La paix n’est pas seulement une affaire qui regarde le monde politique, mais c’est l’affaire de tous. Même ceux qui ont commis des crimes pendant la crise doivent s’y engager, car il n’est jamais trop tard et il n’y a pas d’âge pour apprendre à aimer et à être des constructeurs d’un monde du vivre ensemble », a-t-il enseigné, avant d’inviter les jeunes à ne pas se laisser distraire par les prophètes qui ne prêchent que l’Evangile de la haine, cause malheureusement des guerres. : « Par le mépris, le rejet des autres, le complexe de supériorité qu’on éprouve vis à vis des autres, nous créons un climat de haine et la haine conduit à la bagarre et les petites bagarres surtout entre deux communautés ethniques différentes créent la guerre », a révélé le conférencier. C’est pourquoi le Père Philippe Zongo a salué les actions de la communauté de Sant’ Egidio qui œuvre depuis sa création en 1968 à Rome, à la préservation de la paix, en se basant sur la parole de Dieu qui selon lui, peut sauver le monde : «Si nous ne sommes pas des hommes spirituels, il sera difficile d’être des hommes de paix car on dit souvent, j’ai trop toléré maintenant ça suffit! Il faut répondre maintenant par des actes parfois de violence pour montrer que nous sommes aussi forts ». Et d’ajouter « qu’il est possible de changer un monde de violence en un monde de paix, car aucun motif ne peut et ne doit nous conduire à la violence ». La communauté de Sant’Egidio est présente dans 70 pays. Elle a reçu le prix Unesco Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix en 1999, et est présente en Côte d’Ivoire depuis 1988.
|