Ouest-France | 25 Novembre 2014 |
Émile Poulat, figure du catholicisme |
Le sociologue et historien, spécialiste du fait religieux en France, est mort, samedi, à l'âge de 94 ans. |
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« Avec lui disparaît un illustre savant, une mémoire du XXesiècle et de l'Église et un fidèle compagnon de la Communauté de Sant'Egidio. » L'association internationale de laïcs basée à Rome, très engagée dans le dialogue interreligieux a salué la mémoire d'Émile Poulat. Proche de cette communauté, il avait fait sienne sa « devise » : « La prière, les pauvres, la paix. »Né le 13 juin 1920, à Lyon, dans une famille catholique, réfractaire au STO durant la guerre, Émile Poulat avait été ordonné prêtre en 1945. Prêtre-ouvrier, il quittera le clergé l'année de leur interdiction, en 1954, avant de se marier l'année suivante.Docteur en théologie en 1950, Émile Poulat a été le cofondateur du premier groupe de sociologie des religions au CNRS, dès 1954. Soit huit ans avant de soutenir sa thèse d'État sur la « crise moderniste » dans l'Église, l'un des sujets de prédilection de cet historien du catholicisme contemporain.Son oeuvre, considérable (une trentaine de livres, des centaines d'articles) et qui couvre plus d'un demi-siècle, s'est aussi focalisée sur l'analyse de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État, socle de la laïcité à la française dont il a été un défenseur infatigable.Longtemps directeur de recherche au CNRS (1968-1987) et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS, 1978-2007), Émile Poulat était officier de la Légion d'honneur. François Hollande, qui lui avait remis les insignes, a salué « un esprit libre et un infatigable défenseur des valeurs de la République ». Ceux qui l'ont connu soulignent sa simplicité et sa bonté qui n'avaient d'égale que sa grande exigence intellectuelle.
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