Pape et Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique
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Chers frères,
“Personne est de la ville impie et athée … et il n’y sera jamais qui l’aura vu”
(Plutarque, Contre l’Épicure Colot, 31)
Dans le crépuscule du deuxième millénaire, beaucoup ont prévu la fin de la religion et l’entrée de l’humanité dans une époque sans religion. Tout de même, aujourd’hui, à l’aube du troisième millénaire, comme soutient à la déclaration de Plutarque et dans la confutation de la prophétie relative à la fin de la phase religieux de l’humanité, la religion se présente de nouveau comme une constante de l’essence humain.
Contre le vide existentiel, la perte du sens de la vie, le chaos des informations, les propositions contradictoires pour la réalisation de soi et l’extrême mise à l’épreuve de l’homme avec soi-même, la religion continue à offrir à l’homme du XXIième siècle, en besoin d’orientation existentiel, sens de la vie, conscience morale, identité culturelle, perspective de salut éternel. Ainsi à l’homme est donné la capacité de se comprendre pleinement à partir de Dieu comme Créateur, début et origine du monde, Dieu de tous les peuples et tout les hommes, Dieu de l’Amour, du bien-être et de la salut ‘ pour le grand nombre de sa miséricorde’ pour tous ses créatures.
Nous nous attendrons à ce que la reprise effective et globale de la religion devient un agent d’étalement de la paix et un soutient à la bataille pour la justice et la dignité. En tout cas on voit que l’identité religieuse se montre souvent porteuse de division et d’intolérance, de fanatisme et de violence. Cela s’effectue quand la conscience religieuse est manipulée, l’identité religieuse mal compri et le fanatisme religieux prétend de nier la liberté de l’autre au nom de Dieu. La religion est assiégé et parfois conquise par les forces du messianisme, du totalitarisme, de exclusivisme idéologique.
Devant nos yeux s’érige le spectre menaçant d’un conflit de civilité, dont la caractéristique identitaire principale est la religion. Un tel perspectif serait désastreux aujourd’hui, quand les sociétés humaines, au niveau mondial auront finalement données l’adieu à l’époque de l’identité culturelle dominante et auront accepté le défit pas seulement du vivre ensemble, mais aussi de l’interaction entre identités culturelles différentes. Actuellement il n’existe pas de communautés humaines qui n’inclus pas des personnes d’autres origines culturelles, avec d’autres point de vue sur le rapport entre Dieu et l’homme, entre l’individu et le groupe, entre les droits et les responsabilités, entre liberté et autorité, entre égalité et hiérarchie.
En effet aujourd’hui c’est plus la religion que l’identité nationale qui différence le comportement de l’homme. Si se soir nous nous promenons à Rome, il est possible de rencontrer des gens qui se disent moitié arabe et moitié italien. Il est impossible par contre de rencontrer des personnes qui se disent moitié catholique et moitié musulman.
Donc, meme si la religion ne se montre pas comme facteur de division, mais de relation entre les personnes, nous devons néanmoins se confronter avec le devoir d’attente face aux divisions universelles : c'est-à-dire celle de contribuer à un dialogue significatif et rentable entre les différentes traditions religieux. Le point de départ d’un tel dialogue doit être celui de se concentrer sur les éléments qui unissent les religions, plutôt que sur celles qui divisent. Le point de départ d’un tel dialogue devrait être la promotion des valeurs commun aux différentes religions, plutôt que les orientations concentrées sur la supériorité religieux qui menacent la tolérance dans la diversité. Le but d’un tel dialogue devrait être celui d’identifier le rôle unificateur et pacificateur des religions. Le but d’un tel dialogue devrait être le consentement des religions dans un étique minimal commun, sans déformation de la foi.
Evidemment nos intentions, autant honnête qu’ils peuvent être, ne se transformeront pas en actions, si nous en tant que représentants des églises Orthodoxe, Catholique et Protestante ne donnons pas l’exemple d’unité dans la diversité, comme une préfiguration de la nécessité de la cohabitation pacifique des croyants des différentes religions.
Notre présence ici aujourd’hui témoigne de la nécessité d’un respect réciproque. Ce respect ne signifie ni acceptation de l’enseignement dogmatique d’une église par une autre, ni la reconnaissance d’un enseignement authentique. Elle signifie par contre acceptation de l’autre comme un être créé et exceptionnelle qui entame un travail dur pour rejoindre et expérimenter la vérité de la vie en Christ. Cela veut dire accepter le pouvoir de l’Eglise comme corps de Christ, pas pour s’uniformiser au monde, mais pour changer le monde.
Je sais bien qu’il y a ceux qui, de façon phobique soutiennent que le dialogue interconfessionnelle et interreligieux enlève les couleurs des spécificités religieuses et favorise le syncrétisme. Mais ils ne se rendent pas conte que depuis le début du monde l’homme et la foi religieux cohabitent inextricablement. Ils n’arrivent pas à comprendre que la foi religieuse n’est jamais éliminée de l’identité existentielle des individus et des peuples, chaque fois de nouveau. Ils n’arrivent pas à comprendre ce que je constate tous les jours dans mon travail pastorale en Afrique, vraie mosaïque de peuples et de religions : que la foi en Dieu reste la seul certitude dans un monde qui va à la dérive dangereusement.
Le problème n’est pas seulement le pluralisme religieux, mais plutôt notre attitude envers ce phénomène. Si la peur envers la diversité religieuse gagne le devant, alors il est inévitable que nous serions conduite vers un emprisonnement à l’intérieur de notre communauté et vers des absolutismes dangereux. Mais si le pluralisme religieux s’épanoui sur le terrain d’un plus ample considération de valeur entre les religions, alors on évite l’éloignement ainsi que le fanatisme de la vérité.
Il est temps d’enseigner à nos fidèles de maintenir l’identité constitutive et non seulement de rester fidèles à leur propre tradition. En plus, a être ouverte envers celui qui est différent et a nourrir le respect pour la religion de l’autre, avant tout parce que justement eux aussi sont des personnes de religion. Il est temps d’enseigner à nos fidèles que l’absolutisation de la spécificité ne constitue pas une défense de la vérité, mais une falsification de la vérité et un glissement vers la névrose religieuse du sens d’exclusivité.
Ceci est le message que je désire vous transmettre depuis le Moyen Orient ou depuis deux millénaire, entre l’enclume et le marteau, expérimentions la foi de Dieu dans l’Amour comme espérance de résurrection qui donne une sens au douleur, d’amour pour l’homme et de service, de bataille pour la justice et pour la paix.
Merci.
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