Dans la nuit de vendredi 24 janvier, à Gênes, quatre personnes ont brutalement agressé Koloman, Susanna, Jan et Alice, quatre personnes slovaques sans domicile fixe qui dorment sous les arcades dans le centre-ville. Un geste très grave qui a bouleversé beaucoup de personnes dans la ville parce qu’il a touché de manière délibérée et féroce quatre personnes pauvres, sans défense, endormies, et parce qu’il a fait émerger une violence qui n’a pas eu de précédents récemment.
Mardi 29 janvier, dans la basilique de l’Annonciation – qui accueille chaque soir la prière de la Communauté – environ quatre cents personnes se sont rassemblées, avec la Communauté de Sant’Egidio, pour prier pour les victimes et contre toute forme de violence. Parmi les participants se trouvaient de très nombreux jeunes, notamment les jeunes du mouvement « université solidaire » qui, depuis des semaines, dans les lieux d’études de la ville, collectent des couvertures pour les donner à ceux qui vivent dans la rue. Koloman et Alice, sortis de l’hôpital, étaient également présents : « mes blessures sont guéries – a expliqué Koloman – mais les blessures du cœur restent. Cela me console néanmoins de voir toutes ces personnes proches de moi : j’aimerais que toute la ville manifeste autant de bonté que vous ».
Andrea Chiappori a évoqué le travail contre la violence mené par Sant’Egidio à Gênes, en commençant par les écoles de la paix : « Ce soir, nous ressentons l’exigence de nous arrêter et d’écouter l’Evangile, non pas pour fuir les réalités, mais parce que c’est l’unique manière de ne pas nous habituer à voir croître la violence dans notre ville. Faisons silence, car du silence naissent des paroles nouvelles, des paroles que nous pouvons utiliser comme instruments d’unité ».
Puis les jeunes du mouvement « université solidaire » ont lu des intentions de prière : pour les personnes sans domicile fixe victimes de la violence, pour celles qui vivent dans la peur, mais aussi pour « ceux qui sont habités par un esprit de rancœur, de vengeance, de violence : afin que leur cœur soit libéré du mal, afin que leurs mains soient désarmées et qu’ils deviennent des artisans de paix ».