| 26 December 2013 |
215 repas de Noël à l’église avec Mgr l’évêque pour la messe de minuit |
Comme chaque année depuis 12 ans, la Communauté Sant’Egidio de Liège organisait, mardi soir, son souper de Noël au cœur même de l’église Saint-Barthélemy. Plus de 200 personnes ont répondu présent. Nouveauté en ce réveillon 2013 : c’est désormais en tant qu’évêque que Jean-Pierre Delville, qui fait partie de cette communauté depuis de nombreuses années, a accueilli les invités. |
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« Nous avons 215 personnes pour le repas cette année et une centaine de bénévoles », explique François Delooz. « Certains bénévoles viennent de midi, loin, ce sont des fidèles qui reviennent chaque année, mais aussi des petits nouveaux, qui arrivent via le bouche-à-oreille. De plus en plus de gens sont demandeurs de passer Noël en faisant un geste solidaire ».
LA MESSE DE MINUIT AVANT LE REPAS
Grâce à l’autorisation du curé de la paroisse, Guy Kasazi, l’église est mise à disposition de la Communauté, qui y installe tables et chaises prêtées par la Ville de Liège. Les premiers invités – des familles précarisées et des SDF aidés par Sant’Egidio durant
l’année – arrivent à 18 heures pour… la messe de minuit. « Impossible de le faire après le repas à cause des tables », précise François Delooz. Cette année, la messe de Noël a été célébrée comme d’habitude par Jean-Pierre Delville mais, petite nouveauté par rapport au réveillon précédent, il est, depuis, devenu… évêque de Liège !
L’ÉVÊQUE POUR OFFICIER
Cette messe de minuit en tant qu’évêque n’était pas sa première : « J’ai déjà eu des messes de Noël anticipées, ces derniers
jours, dans des hôpitaux et des prisons », explique-t-il. « J’ai essayé d’aller dans des milieux en souffrance, des endroits où l’on se sent seul, car c’est là qu’il est à mes yeux le plus important, symboliquement, d’apporter un peu de joie et de solidarité. La fête de Noël est chargée de valeurs et a une dimension sociale importante, elle permet de porter un autre regard sur sa vie », poursuit l’évêque.
« Bien sûr, on fêtera toujours Noël, bien sûr, on achètera toujours de la nourriture et des cadeaux, mais on risque d’oublier le sens profond de cette fête, qui est, à l’origine, la solidarité autour de l’enfant seul ».
Mais Jean-Pierre Delville ne fait -pas que dire la messe à Sant’Egidio. Régulièrement, le samedi il sert également le repas aux tables et fait la vaisselle.
LES CADEAUX AU PIED DU CRUCIFIX
Grâce à des dons et des parrains, la Communauté peut offrir un vrai repas de Noël -potage, dinde et bûche – aux plus démunis. Et pendant que les parents se régalent, tout en discutant comme en famille, les petits font la ronde dans le choeur de la célèbre église aux fonts baptismaux, en attente de leurs cadeaux. Un gros paquet pour chacun, avec son nom dessus, comme à la maison. Sauf que les cadeaux sont au pied du grand crucifix et non du sapin.
C. VRAYENNE
Pourquoi participent-ils à ce repas offert aux défavorisés ?
Fanny
23 ans
ETUDIANTE
« Il y a 4-5 ans que je viens ici -comme bénévole, raconte cette jeune étudiante à l’ULg. Je n'ai pas aidé aux préparatifs du matin, car je suis en bloque. Mais je suis là ce soir, je vais distribuer les cadeaux aux enfants que je connais via l'école de la Paix où je suis animatrice. Le samedi, nous allons chercher les enfants dans les familles et nous les aidons à faire leurs devoirs. Beaucoup de ces enfants sont ici ce soir. Moi je suis avec ma maman, c'est notre manière de fêter Noël, puis nous repasserons dans la famille».
Nicole
36 ans
MERE AU FOYER
« J'ai cinq enfants, mon mari, invalide, est resté à la maison avec la plus jeune. Ce sont les enfants qui m'entraînent ici, ils sont à l'école de la Paix et ils aiment voir leurs animateurs. Je participe à ce repas depuis douze ans. Ici, les gens sont très chaleureux et toujours à l'écoute. L'ambiance est très bonne et les enfants vont tous recevoir un cadeau. Demain, nous fêterons Noël en famille, mais je sais que pour les enfants, cette fête ici à l'église est la plus importante. Même si on est venu à pied de Coronmeuse... »
Philippe
51 ans
SANS-ABRI
« Je participe à ce repas depuis trois ans, avec des amis que j'ai connus en abris de jour. Je suis à la rue depuis six ans, je travaillais avant comme chauffeur pour un sous-traitant pour ArcelorMittal. mais j’ai perdu mon emploi avec la fermeture de la phase à chaud. Je viens ici pour le contact avec les gens et pour l'ambiance. Après le repas, j'irai à la gare des Guillemins où j’ai trouvé une place bien au chaud et quand j'ai trouvé une bonne place, je ne la quitte plus ! Je ne vais aux abris de nuit que lorsqu'il fait très froidc
« NOËL, C’EST AVANT TOUT LA SOLIDARITÉ AUTOUR DE L’ENFANT-SEUL »
Mgr Jean-Pierre Delville EVÊQUE DE LIEGE
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