Une délégation euro-africaine (d'Ouganda, du Kenya et d'’Italie) de la Communauté a visité pendant trois jours le “Nyumanzi Settlement”, une installation dans le nord de l'Ouganda où vivent depuis un an des réfugiés du Soudan du Sud. Cela fait un an en effet que la crise du Soudan du Sud a commencé. Les affrontements ont provoqué des milliers de morts, 1,4 millions de déplacés à l'intérieur du pays et près de 480 000 réfugiés (dont 70 % de mineurs).
Selon les dernières estimations de l’UNHCR (Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés), 84 300 réfugiés du Soudan du Sud vivent dans la pronvince d'Adjumani (dans laquelle se trouve Nyumanzi). Nyumanzi est née comme un camp de réfugiés, mais, avec le temps, elle s'est transformée en une installation semi-permanente, une localité soudanaise sur le territoire ougandais.
Dès la fin du mois de mars de cette année, la Communauté a voulu créer une école élémentaire financée par la collecte qui s'est déroulée à Pâques dans toutes les communautés du monde. En tout, sept classes ont été ouvertes : quatre P1 (Primary 1 - première élémentaire), deux P2 et une P3. A la fin de la première année scolaire qui se conclut en décembre, 767 élèves (439 garçons et 328 filles) ont présenté l'examen final (obligatoire en Ouganda à la fin de chaque “term”). Le nombre d'enseignants impliqués est de onze. L'âge des enfants est très variable, de six à quatorze ans. Beaucoup ont commencé l'école précisément à la “Sant’Egidio Primary School”.
L'école de Sant’Egidio a été officiellement reconnue par le gouvernement de l’Ouganda en novembre 2014 et travaille en collaboration avec le diocèse d'Arua (la localité se trouve dans ce diocèse). Elle se dresse sur un grand terrain dans le bloc E du camp, à cinq cents mètres à peine du marché. Bientôt des salles de classe seront construites en dur (semblables à celles de l'école maternelle Roberta au Malawi). Après avoir commencé les cours sous les arbres, depuis le mois d'octobre, nous avons pu utiliser les tentes équipées de bancs (don de l’UNICEF et d'une ONG qui travaille avec l’UNHCR).
La bonne qualité du travail effectué par les enseignants soudanais, souvent dans des conditions difficiles (la saison des pluies a été plus longue que de coutume) est apparue de manière évidente, même si certaines classes n'ont pas pu profiter encore des tentes. Les enfants et les jeunes sont capables de lire et d'écrire, ils savent se présenter en anglais et, c'est un peu surprenant, ils aiment beaucoup les mathématiques. Dans le niveau le plus élevé, les élèves participent avec application à des courses de vitesse avec les tables de multiplication. L'année prochaine, des classes de 4e et de 5e élémentaires seront ouvertes et les élèves dépasseront le millier.
Dans l'Ouganda des sectes et des dénominations protestantes, cette présence de la Communauté et du diocèse avec l'école est importante ; c'est aussi l’occasion d'établir de nouvelles relations. Le pasteur pentecôtiste de Nyumanzi apprécie l'école de Sant’Egidio au point d'y avoir inscrit cinq de ses enfants.
Notre Communauté d'Adjumani et le diocèse d'Arua ont programmé de fréquentes visites dans l'intention de créer des temps de prière et de rencontre ; l'évêque Sabino Odoki viendra bientôt célébrer la messe dans le "stade" de l'école.
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